Porter et être porté

Porter un saint est un moment unique. Porter la petite Thérèse, porter ses restes mortels tout particulièrement. La grande châsse de la carmélite était si lourde que, malgré le nombre de porteurs, j’ai eu, ce soir de procession, l’impression très forte de tout porter. La parole du Christ retentissait alors en moi: ” mon joug est facile à porter et mon fardeau léger”. Et pourtant… me revenait aussi une autre parole du Sauveur: “Si quelqu’un veut me suivre, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive.” Ne serait-ce pas là, dans ce paradoxe, qu’est sainte Thérèse de l’Enfant Jésus? Celui qui accepte de tout donner à Jésus, même ses croix, recevra joie, paix et consolation. Finalement, c’est le Christ qui me porte si j’accepte qu’Il me porte. Sainte Thérèse, parce qu’elle a suivi cette voie étroite de l’humilité est devenue un grand intercesseur pour ceux qui se donnent au Christ et tout spécialement les prêtres. N’est ‘il pas merveilleux de porter Thérèse quelques minutes, elle qui peut me porter ma vie entière, si je lui fais confiance. C’est sans doute cela ma grâce de Lisieux

Pèlerinage de début d’année à Lisieux (troisième jour)

[…]Notre présence à Lisieux prend tout sens dans la dernière matinée puisque les fêtes thérésiennes se poursuivent par une journée dédiée à l’action de grâce en mémoire de l’année sacerdotale récemment achevée. Une centaine de prêtres venus de tous horizons se sont donc réunis pour l’occasion. A l’issue des laudes, nous avons la chance d’entendre la conférence sur la spiritualité sacerdotale donnée par le cardinal Claudio Hummes, préfet de la congrégation pour le clergé au Vatican. Son enseignement clair et profond fait non seulement écho à ce que les sœurs nous ont transmis mais il s’appuie sur les écrits de sainte Thérèse, elle qui a tant aimé l’Église et dont une des missions fut de prier pour les prêtres afin de leur procurer un soutien spirituel

A l’issue de la célébration eucharistique, il nous faut déjà songer au départ. Toutefois, avant de quitter Lisieux, nous nous laissons guider par une Travailleuse missionnaire dans la basilique. S’y déploie par l’intermédiaire des mosaïques et sculptures une vaste catéchèse empreinte de la spiritualité originale de sainte Thérèse. Paradoxalement, l’immense bâtiment ne fait que chanter l’éloge des petits… Avant de partir, nous prenons le temps du recueillement pour confier notre année aux prières de la « petite » Thérèse et inscrire au fond de nous son message si simple et si grand car c’est celui de l’Évangile : « Aimer c’est tout donner et se donner soi-même ». Pour une année de fondation spirituelle, pas de plus beau viatique…

Témoignage de Vincent R

 

Pèlerinage de début d’année à Lisieux (deuxième jour)

…]Le lendemain matin, la messe en la basilique de Lisieux nous permet de prendre la mesure de la grande dévotion dont sainte Thérèse fait l’objet : la nef immense, impressionnante, suffit à peine à rassembler tous les pèlerins présents ce dimanche. La liturgie eucharistique se développe dans toute sa splendeur et son intensité. Les textes de la Parole nous donnent un aperçu de ce qui a pu toucher sainte Thérèse et lui faire emprunter sa « petite voie » d’amour vers le Seigneur, Lui qui se donne simplement et inlassablement dans Son corps et Son sang pour notre salut.

Le repas dominical ainsi qu’une balade sur la côte normande de Honfleur à Deauville nous donnent l’occasion de mieux faire connaissance les uns avec les autres et de souder la promotion. La prière des vêpres à la cathédrale de Lisieux prend un relief particulier : nous faisons vraiment corps.

Puis nous partons en direction du carmel. La communauté des sœurs nous attend pour un temps de partage exceptionnel, et la rencontre tient ses promesses. Après un échange de salut timide mais fraternel, nous nous présentons et répondons aux quelques questions des sœurs sur le déroulement de notre année de fondation spirituelle et le pourquoi de notre venue à Lisieux pour nos premiers moments ensemble.

Vient notre tour de poser des questions, notamment sur le caractère missionnaire d’une vie religieuse qui nous semble pourtant en-dehors du monde, et de solliciter des conseils de la part des carmélites pour notre cheminement vers le sacerdoce. Détermination sans impatience, joie, attachement au Christ dans la prière, abandon à l’action de l’Esprit, amour de l’Eucharistie, attention à ne pas atrophier une part de nous-mêmes, notamment la masculinité et la paternité, telles sont les pierres de touche d’une vocation à devenir prêtre selon les sœurs. Enfin, pour clore le partage, nous allons chacun offrir une rose à la carmélite de notre choix et nous confier à sa prière en échange de notre engagement à prier pour elle. Puis nous nous quittons après la prière des complies vécue tous ensemble. Instants rares, précieux, inoubliables…

Témoignage de Vincent R

 

Pèlerinage de début d’année à Lisieux

Les pères qui nous accompagnent ont décidé de nous emmener à Lisieux, pour le lancement des fêtes thérésiennes. Trois jours d’intégration, trois jours dans les pas de sainte Thérèse à la suite de Jésus : bienvenue chez les petits…

Sur le chemin qui nous conduit vers Lisieux, nous faisons halte à Villedieu-les-Poêles où nous visitons la fabrique de cloches Cornille-Havard. Outre l’essentiel au sujet des techniques de fonderie, nous apprenons beaucoup sur la signification religieuse d’une cloche et nous sommes touchés de percevoir la ferveur entourant la naissance d’une telle œuvre d’art. Cependant l’objet n’est pas célébré pour lui-même ; impressionnant bourdon ou modeste clochette, il résonne de l’appel de Dieu au rassemblement de son peuple pour toutes les circonstances de la vie ici-bas.

Arrivés à Lisieux, nous faisons la connaissance du P. Pascal, chapelain de la basilique, notre guide durant ces trois jours de fêtes thérésiennes. Il nous mène chez les Oblates de sainte Thérèse où nous logeons : accueil cordial et discret. Puis vient le temps du pèlerinage sur les pas de la « petite » Thérèse. A travers un film retraçant les grandes étapes de son existence comme sur les lieux-mêmes où elle a vécu, nous saisissons mieux ce qui fait d’elle une sainte, si aimée et par tant de personnes : la simplicité de sa vie, son humilité vraie face aux événements du quotidien, fussent-ils les moindres, et sa confiance inébranlable dans l’amour de Dieu forment les divers éléments d’une spiritualité à la fois dense et accessible à tous, loin des clichés mièvres qui la caricaturent.

Après le dîner servi par les Travailleuses missionnaires, nous nous apprêtons à suivre la procession des reliques de sainte Thérèse du carmel à la basilique. Pour certains d’entre nous, le moment se charge d’une émotion particulière : on leur demande de porter le reliquaire. Là encore, pas de superstition déplacée mais une grande révérence envers une aînée dans la foi, qui nous précède sur la route qui mène à Dieu.

Témoignage de Vincent R

“Avance au large” la rentrée 2010

C’est la rentrée… Nous voilà donc arrivés à la Maison Charles de Foucauld, le sac à dos chargé et le cœur plein de sentiments mêlés : la curiosité de découvrir un nouveau cadre de vie et de nouveaux visages ; un peu de nostalgie à la pensée de ceux, parents et amis, que nous avons quittés pour un temps ; beaucoup de joie à l’idée de vivre une belle aventure humaine et spirituelle.

Même si le ciel breton, souvent capricieux, nous a réservé ses plus beaux nuages de pluie, la météo intérieure est au beau fixe. Le supérieur et son adjoint nous accueillent très chaleureusement, les autres garçons paraissent fort sympathiques et les Petites Sœurs des Pauvres ont mis tout en œuvre pour nous rendre les lieux agréables d’emblée. Ouf ! Quelques appréhensions tombent déjà. Puis nous allons prier ensemble, pour confier notre année à Celui qui nous rassemble et à l’appel duquel nous sommes venus de Tours, La Rochelle, Coutances, Le Mans… A présent, nous sommes prêts à dire au Christ : « Me voici » pour cette année de fondation spirituelle.

Témoignage de Vincent R

 

Pélerinage de fin d’année dans le Morvan

Notre année de fondation spirituelle s’acheva par le désormais traditionnel pèlerinage de fin d’année. Cette fois-ci, direction le Morvan, ses collines verdoyantes, ses lacs, ses nombreux ruisseaux et ses quelques habitants.

Nous partîmes de la ville de Poil, à hauteur d’Autun, pour un périple de 6 jours de marche suivi d’un jour de repos, dans la plus pure tradition biblique. Notre chemin suivit patiemment le GR 13 sur un peu plus de 120 km.

Dès la première étape, le parcours nous mettait dans le bain en offrant une arrivée à 900 m d’altitude, point culminant du Morvan et de notre périple. Ce point d’étape laissait espérer un point de vue sur le paysage environnant propice à la méditation mais les moustiques en avaient décidé autrement. En fait de tranquille contemplation ou de paisible vie fraternelle, c’est dans l’épreuve contre cet agresseur imprévu qu’il nous fallut faire face. Malgré quelques séquelles, nous sortîmes vainqueur de la bataille armés de divers spray et crèmes anti-bestioles. Il y eut un soir, il y eut un matin…

Le lendemain, un léger écart du GR pour mieux profiter des gorges de la Canche se transforma en petite aventure pittoresque pour terminer selon un scenario complètement rocambolesque. Avez-vous déjà descendu une montagne à dos de pipeline plongeant vers une centrale hydroélectrique ? C’est le moyen qui nous permit d’arriver à l’heure au rendez-vous de midi où nous attendaient le Père Olivier et Joseph, intendant et logisticien hors-pair de l’équipe. L’après-midi, plus calme permit de pérégriner en silence et de méditer sur les textes proposés par le carnet de route rédigé au préalable par Hervé. Le soir, l’étang artificiel du camping municipal d’Anost permit un peu de délassement.

Le troisième jour nous mena au bord du lac des Settons, magnifique lac artificiel de 367 ha. Si vous voulez en savoir plus, vous pouvez demander un point touristique à Damien notre guide. Et en patois local, s’il vous plaît. Mais arrêtez-le avant qu’il ne vous branche sur les tacots du Morvan ou sur le transport régional du bois de chauffage…

Direction Dun les places pour le 4ème jour. A noter : le saut du Gouloux ! Une ravissante cascade perdue dans les bois.

Le cinquième jour nous fit sortir du GR 13 pour prendre la direction de l’abbaye bénédictine de la Pierre qui vire, au-delà du lac de St Agnan. C’est à l’abbaye que nous passâmes une nuit dans un lit, utile avant la dernière journée parcourue en solitaire pour ceux qui le désiraient.

Effectivement, après un rapproché-voiture de quelques kilomètres consécutif à notre détour, c’est dans le silence et sous un soleil de plomb que nous gravîmes les derniers coteaux avant de déboucher sur la majestueuse colline de Vézelay au sommet de laquelle trône la fameuse basilique romane Ste Marie-Madeleine. Mais auparavant, il fallut retrouver les deux d’entre nous qui avaient choisi la fraîcheur d’une descente de la cure en radeau (comprendre matelas gonflable) plutôt que la chaleur écrasante du GR serpentant au milieu des vignes fort bien exposées… La jonction se fit à Saint-Père, village situé au pied de la colline et accueillant une église gothique valant le détour, en guise d’introduction à Vézelay.

Le septième jour fut celui de la visite de la basilique, guidée par une sœur des fraternités monastiques de Jérusalem qui animent les lieux. L’après-midi, la rencontre avec un moine de ces mêmes fraternités nous permit de mieux connaître leur charisme, avant le grand retour vers Saint-Pern et la clotûre de l’année.

 

Accueil des reliques du Saint Curé d’Ars à Rennes

En cette fin d’année sacerdotale placée sous le patronage de Saint Jean-Marie Vianney, nous ne pouvions manquer l’arrivée des reliques du Saint Curé à la cathédrale de Rennes. La vénération des reliques est une des manières par laquelle l’Eglise nous propose de rendre grâce pour l’œuvre immense que l’Esprit-Saint peut réaliser par le corps d’un homme qui accepte de remettre la direction de sa vie entre les mains de Dieu. Devant l’immensité d’une mission qui nous dépasse, le Saint Curé, qui est d’ailleurs le saint patron de notre promotion, nous rappelle que l’homme est un pauvre qui doit tout demander à Dieu.

L’entrée triomphale des reliques, au son du Te Deum de Marc-Antoine Charpentier interprété par Damien (à l’orgue) et Florian (à la trompette), permit à chacun d’entrer dans la veillée, dans la louange et l’action de grâce.

Vinrent ensuite le témoignage de 3 diacres du diocèse de Rennes, qui, à une semaine de leur ordination presbytérale, évoquèrent la présence du Saint Curé comme compagnon de leur discernement.

Après la procession qui permit à chacun de vénérer les reliques, le silence se fit dans la cathédrale. Humblement disposé dans sa châsse sur le côté de la nef, le cœur du Saint Curé invitait au cœur à cœur avec Celui qui nous attendait là, substantiellement présent sur l’autel. La veillée s’acheva par la prière du chapelet, suivie des complies.

 

Solennité du Saint-Sacrement chez les Petites Soeurs des Pauvres

Nous avons fêté le Saint-Sacrement chez les Petites Soeurs des Pauvres qui avaient mis bien de l’ardeur à fleurir les quelques 200m de couloir de leur magnifique bâtiment principal. Ainsi, après la célébration de l’Eucharistie, le Saint-Sacrement fut porté en procession, de la chapelle à la salle des obédiences, puis de la salle des obédiences à la salle de couture, et enfin de la salle de couture à la chapelle. Dans chacune des salles, le Saint-Sacrement était exposé quelques temps dans un reposoir de toute beauté, précédé d’un parterre fleuri représentant le Saint curé d’Ars pour le premier, un calice surmonté d’une hostie pour le second. Nous étions heureux de retrouver pour une telle solennité les belles processions d’antan, qu’on espère voir refleurir un jour dans les paroisses.

 

Pardon de St Yves et installation de l’évêque de Bayeux-Lisieux

Dimanche 16 mai, dernier dimanche avant la St Yves (19 mai), une partie d’entre nous se rend à Tréguier pour le tradionnel et célèbre pardon de la St Yves. A l’invitation de Mgr Le Vert, présidant le pardon, et par l’intercession du saint patron des hommes de loi, nous prions pour une justice plus équitable, pour la liberté religieuse dans le monde et en France, et pour le respect de la dignité de toute vie humaine, de la conception à la mort naturelle.

Pendant ce temps, l’autre partie de la promo entoure nos 2 normands qui célèbrent l’installation de Mgr Boulanger, nouvel évêque du diocèse de Bayeux-Lisieux.

Ci-dessous, Mgr Le Vert, évêque du diocèse de Quimper et Léon, porte le chef de St Yves en procession dans les rues de Tréguier.

 

Retour de la retraire ignatienne de 30 jours

L’histoire du salut est belle et il est heureux qu’il nous soit donné d’y prendre part. Voilà une réflexion qui pouvait nous habiter à l’issue des fameux 30 jours d’exercices spirituels de Saint Ignace. En un mois, cette retraite nous a en effet permis de revivre les étapes majeures de l’histoire d’amour de Dieu avec les hommes, et tout particulièrement avec chacun d’entre nous. La contemplation de la création fut par exemple l’occasion de se remémorer que “l’homme est créé pour louer, respecter et servir Dieu notre Seigneur et par là sauver son âme, et les autres choses sur la face de la terre sont créées pour l’homme, et pour l’aider dans la poursuite de la fin pour laquelle il est créé.” C’est par ces mots que Saint Ignace décrit le sens fondamental de notre vie.

Sans dévoiler le contenu des méditations qui s’enchaînèrent par la suite – laissons à nos successeurs le suspens, le plaisir de la découverte et surtout l’abandon à l’Esprit-Saint – nous pouvons manifester notre joie pour les grâces reçues, qui ne manqueront pas de continuer de se manifester pour peu que nous restions à l’écoute de l’Amour bienveillant qui nous assure “Je vais t’instruire, te montrer la route à suivre, te conseiller, veiller sur toi” (Ps 31 (32)).

Humour divin, la fin de la retraite et le retour à la MC2F coïncident avec la fête de l’ Ascension de Notre Seigneur qui déclare à ses disciples: “J’aurais encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous n’avez pas la force de les porter. Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous guidera vers la vérité tout entière” (Jn 16).

Après avoir été dispersés dans 4 centres jésuites (Bruxelles, Namur, Lyon et Aix en Provence), nous voici donc heureux de nous retrouver ensemble, de retrouver nos pères accompagnateurs, les Petites Soeurs des Pauvres, Saint-Pern et toute la Maison Charles de Foucauld, dans l’attente du don de cet Esprit de Vérité. Avec Lui nous pourrons relire cette retraite, la replacer dans le cadre général de l’année de fondation spirituelle et voir se dessiner peu à peu l’horizon vers lequel Dieu souhaite élargir notre vie.