Pardon de St Yves et installation de l’évêque de Bayeux-Lisieux

Dimanche 16 mai, dernier dimanche avant la St Yves (19 mai), une partie d’entre nous se rend à Tréguier pour le tradionnel et célèbre pardon de la St Yves. A l’invitation de Mgr Le Vert, présidant le pardon, et par l’intercession du saint patron des hommes de loi, nous prions pour une justice plus équitable, pour la liberté religieuse dans le monde et en France, et pour le respect de la dignité de toute vie humaine, de la conception à la mort naturelle.

Pendant ce temps, l’autre partie de la promo entoure nos 2 normands qui célèbrent l’installation de Mgr Boulanger, nouvel évêque du diocèse de Bayeux-Lisieux.

Ci-dessous, Mgr Le Vert, évêque du diocèse de Quimper et Léon, porte le chef de St Yves en procession dans les rues de Tréguier.

 

Retour de la retraire ignatienne de 30 jours

L’histoire du salut est belle et il est heureux qu’il nous soit donné d’y prendre part. Voilà une réflexion qui pouvait nous habiter à l’issue des fameux 30 jours d’exercices spirituels de Saint Ignace. En un mois, cette retraite nous a en effet permis de revivre les étapes majeures de l’histoire d’amour de Dieu avec les hommes, et tout particulièrement avec chacun d’entre nous. La contemplation de la création fut par exemple l’occasion de se remémorer que “l’homme est créé pour louer, respecter et servir Dieu notre Seigneur et par là sauver son âme, et les autres choses sur la face de la terre sont créées pour l’homme, et pour l’aider dans la poursuite de la fin pour laquelle il est créé.” C’est par ces mots que Saint Ignace décrit le sens fondamental de notre vie.

Sans dévoiler le contenu des méditations qui s’enchaînèrent par la suite – laissons à nos successeurs le suspens, le plaisir de la découverte et surtout l’abandon à l’Esprit-Saint – nous pouvons manifester notre joie pour les grâces reçues, qui ne manqueront pas de continuer de se manifester pour peu que nous restions à l’écoute de l’Amour bienveillant qui nous assure “Je vais t’instruire, te montrer la route à suivre, te conseiller, veiller sur toi” (Ps 31 (32)).

Humour divin, la fin de la retraite et le retour à la MC2F coïncident avec la fête de l’ Ascension de Notre Seigneur qui déclare à ses disciples: “J’aurais encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous n’avez pas la force de les porter. Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous guidera vers la vérité tout entière” (Jn 16).

Après avoir été dispersés dans 4 centres jésuites (Bruxelles, Namur, Lyon et Aix en Provence), nous voici donc heureux de nous retrouver ensemble, de retrouver nos pères accompagnateurs, les Petites Soeurs des Pauvres, Saint-Pern et toute la Maison Charles de Foucauld, dans l’attente du don de cet Esprit de Vérité. Avec Lui nous pourrons relire cette retraite, la replacer dans le cadre général de l’année de fondation spirituelle et voir se dessiner peu à peu l’horizon vers lequel Dieu souhaite élargir notre vie.

 

Session “art sacré” avec le Père Blot

De

Pour un atterrissage en douceur après 30 jours d’oraison, notre Père supérieur nous avait concocté un petit programme de découverte du patrimoine religieux. Nous faire découvrir et aimer “la rumeur des siècles” à travers les édifices et oeuvres d’art sacré de ce coin-ci d’Ile-et-Vilaine, tel était le défi lancé au Père Roger Blot, responsable du patrimoine religieux du diocèse de Rennes.

De la petite chapelle romane du Lou du Lac à l’église XIX de Tinténiac, en passant par l’énigmatique abbatiale de St Méen et la célèbre maîtresse vitre de l’église des Iffs, le Père Blot nous a initié à l’histoire de ces trésors parfois oubliés, témoins de l’ardeur de l’homme à répondre à l’appel au Beau lancé par le Créateur.

Ci-dessous, un détail de la verrière de l’église des Iffs, oeuvre de Michel Bayonne (vers 1530). La scène représentée est la Transfiguration. On distingue Pierre, Jacques et Jean, contemplant dans la nuée le Christ transfiguré accompagné par Moïse et Elie.

 

Une semaine de relecture de l’expériment dans les Pyrénées

Après un mois d’expériment pauvreté, une semaine de relecture et d’échanges de nos différentes expériences s’impose. Ce temps particulièrement riche s’est déroulé dans les Pyrénées, non loin de la station de ski de Peyragudes. Ainsi après les matinées consacrées à l’écoute des récits de chacun d’entre nous, les joies de la glisse remplirent nos après-midis. Enfin le retour ne pouvait s’effectuer sans un bref week-end à Lourdes, nous permettant de venir prier à la grotte de Massabielle, lieu des apparitions de Notre-Dame à Sainte Bernadette.

Retour d’expériment pauvreté

Un mois pour aller à la rencontre de son prochain, ou de l’importance de la charité

Le mois de janvier fut pour les hôtes de la Maison Charles de Foucauld l’occasion de vivre un « expériment de pauvreté ». Le terme expériment renvoie à la spiritualité ignacienne ; le terme pauvreté vient de la rencontre du prochain potentiellement moins favorisé physiquement, matériellement et/ou socialement. Concrètement, il s’agit d’un mois de service charitable passé comme bénévole auprès d’une œuvre agissant en faveur de personnes handicapées mentales, de personnes sans domicile fixe de Paris, des personnes âgées de toutes conditions d’Agen et de Saint Denis ou des habitants des quartiers en banlieue de Paris, Lyon, Marseille et Toulon. La tâche auprès des jeunes, des adultes ou des aînés est toujours modeste au regard des besoins du monde. Mais elle prend tout son sens devant le Christ : « chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25,40).

Pour beaucoup d’entre nous, ce fut l’occasion de découvrir une région et un environnement méconnus. La rencontre avec le prochain ne se fait pas forcément dans l’allégresse perpétuelle, même spirituellement. Mais pourtant, c’est l’occasion de confirmer en pratique que « la vie quotidienne est le lieu idéal de la rencontre de l’homme avec Dieu, la matière première de notre sanctification. Chacun de nos instants est une manifestation de l’amour de Dieu pour nous » (P. Romain Massol – Vers la sainteté avec Saint Thérèse de l’Enfant-Jésus).

Le rythme proposé par la Maison est alors délibérément bouleversé. Alors la rencontre avec Dieu se fait physiquement à travers le prochain, mais aussi dans la prière personnelle qui prend une autre dimension loin des murs et des pairs de l’année de fondation spirituelle. En outre, la découverte de l’association ou la communauté d’accueil surprend souvent, enrichit toujours mais déstabilise parfois. Cette combinaison d’éléments se révèle potentiellement déroutante au moins au début : c’est un passage obligé mais formateur.

L’intégration du nouveau rythme et la prise de repères au sein de la structure d’accueil permettent de surmonter les difficultés des premiers jours. Alors, c’est lorsque l’on a trouvé sa place que l’on profite pleinement de cet expériment : l’action qui était préalablement nécessaire pour s’en aller rassuré, justifié, à la rencontre du prochain cède la place à la charité fraternelle. On se rend alors compte que la relation que l’on pensait unilatérale (de soi envers le prochain) est en fait un échange où le prochain, à la mesure de ses moyens, donne lui aussi de la reconnaissance à travers sa gratitude, sa joie ou parfois la transmission d’une nouvelle connaissance.

La fin de l’expériment vient. Le retour au rythme de la Maison Charles de Foucauld et les retrouvailles avec les membres de la communauté peuvent être attendus, mais quitter son prochain ne se fait pas sans verser une larme sur son visage ou dans son cœur. Mais on part en sachant que la finalité de l’expériment n’est pas de poursuivre celui-ci indéfiniment mais d’en sortir fortifié et éclairé, bref expérimenté pour finalement un jour accomplir au mieux sa vocation…

 

Un dimanche à Saint-Malo

Après la messe célébrée dans la très belle église de Saint-Servan par le Père Olivier, nous fêtons l’anniversaire de Martin au presbytère puis visitons la maison où Sainte Jeanne Jugan accueillit pour la première une personne âgée indigente. Après quelques photos au pied de la tour Solidor, nous longeons la mer couleur émeraude. Le vent souffle et les kitesurf voltigent.

Puis nous arrivons à Saint-Malo et visitons la cité fortifiée, en particulier la cathédrale Saint-Vincent et son mobilier liturgique, oeuvre d’Arcabas. Après un tour sur les remparts au soleil couchant, nous terminons cet après-midi d’automne par un chocolat chaud, avant de rejoindre la Maison.

 

Pèlerinage de rentrée au Mont Saint-Michel

Enfin voici la rentrée tant attendue. « Nazareth », le nouveau bâtiment, est encore en construction. Les environs sont boueux, les engins de chantiers bloquent les allées, la rubalise® encercle les zones dangereuses, les panneaux solaires laissent pendre leurs cordons de raccord au réseau électrique… Mais qu’à cela ne tienne, douze chambres sont déjà habitables, au sens où tout est fonctionnel hormis le chauffage géothermique. Pour de futurs locataires vigoureux et volontaires, c’est un détail en ce début d’octobre 2009 plutôt ensoleillé… Quant à la nouvelle chapelle, elle se remplit peu à peu du mobilier liturgique essentiel et devrait bientôt pouvoir accueillir comme il se doit la présence réelle de Notre Seigneur.

Quelques petits hectares plus loin, une bagatelle à bicyclette, la « Sainte Famille » abrite un réfectoire et plusieurs autres chambres. C’est un lieu fort agréable qui sera le théâtre de nos premiers repas. Ce sera aussi le lieu de couchage de plusieurs d’entre nous, jusqu’à ce que Nazareth soit déclaré opérationnel pour les dix-neuf jeunes gens venus vivre cette fameuse « année de fondation spirituelle ».

Cette année est un commencement. Quoiqu’il arrive, c’est le socle sur lequel chacun travaillera à bâtir le projet personnel que Dieu veut pour lui. D’une manière très symbolique, la construction non achevée de Nazareth est une illustration très concrète de ce commencement…

Les bagages à peine déposés dans nos chambres, nous nous retrouvons pour l’office du milieu du jour. L’année démarre dans la prière. Nous sommes bien en fondation spirituelle ! Les premières psalmodies sont bien sûr un peu chaotiques mais “là où deux ou trois sont réunis en son nom, le Seigneur est présent ». Or nous sommes vingt, en comptant le Père Olivier, notre supérieur…Nous pouvons donc confier avec ferveur l’année à venir.

Puis prestement, car il se fait faim, nous rejoignons la Sainte Famille pour le déjeuner, occasion d’un premier contact avec nos camarades de discernement. Nous faisons aussi plus amplement connaissance avec les pères Olivier Roy, Denis Bourget, Bernard Tenailleau et Monseigneur Marcus, nos accompagnateurs dans cette aventure. Enfin, animés d’une joie non dissimulée, nous nous délectons des plats de Sœur Claude, fine et dévouée cuisinière de la congrégation des Petites Sœurs des Pauvres.

En effet, les quelques hectares dans lesquels nous évoluons sont la propriété de la maison-mère de cette bienheureuse congrégation, en service auprès des personnes âgées depuis plus d’un siècle. Et prêtes à se mettre en quatre pour contribuer à la formation de potentiels futurs prêtres de Jésus Christ.

Après avoir rendu grâce pour tout cela, nous filons faire nos sacs, direction…le Mont St Michel, pour quatre jours de pèlerinage de rentrée.