Porter et être porté

Porter un saint est un moment unique. Porter la petite Thérèse, porter ses restes mortels tout particulièrement. La grande châsse de la carmélite était si lourde que, malgré le nombre de porteurs, j’ai eu, ce soir de procession, l’impression très forte de tout porter. La parole du Christ retentissait alors en moi: ” mon joug est facile à porter et mon fardeau léger”. Et pourtant… me revenait aussi une autre parole du Sauveur: “Si quelqu’un veut me suivre, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive.” Ne serait-ce pas là, dans ce paradoxe, qu’est sainte Thérèse de l’Enfant Jésus? Celui qui accepte de tout donner à Jésus, même ses croix, recevra joie, paix et consolation. Finalement, c’est le Christ qui me porte si j’accepte qu’Il me porte. Sainte Thérèse, parce qu’elle a suivi cette voie étroite de l’humilité est devenue un grand intercesseur pour ceux qui se donnent au Christ et tout spécialement les prêtres. N’est ‘il pas merveilleux de porter Thérèse quelques minutes, elle qui peut me porter ma vie entière, si je lui fais confiance. C’est sans doute cela ma grâce de Lisieux

Pèlerinage de début d’année à Lisieux (deuxième jour)

…]Le lendemain matin, la messe en la basilique de Lisieux nous permet de prendre la mesure de la grande dévotion dont sainte Thérèse fait l’objet : la nef immense, impressionnante, suffit à peine à rassembler tous les pèlerins présents ce dimanche. La liturgie eucharistique se développe dans toute sa splendeur et son intensité. Les textes de la Parole nous donnent un aperçu de ce qui a pu toucher sainte Thérèse et lui faire emprunter sa « petite voie » d’amour vers le Seigneur, Lui qui se donne simplement et inlassablement dans Son corps et Son sang pour notre salut.

Le repas dominical ainsi qu’une balade sur la côte normande de Honfleur à Deauville nous donnent l’occasion de mieux faire connaissance les uns avec les autres et de souder la promotion. La prière des vêpres à la cathédrale de Lisieux prend un relief particulier : nous faisons vraiment corps.

Puis nous partons en direction du carmel. La communauté des sœurs nous attend pour un temps de partage exceptionnel, et la rencontre tient ses promesses. Après un échange de salut timide mais fraternel, nous nous présentons et répondons aux quelques questions des sœurs sur le déroulement de notre année de fondation spirituelle et le pourquoi de notre venue à Lisieux pour nos premiers moments ensemble.

Vient notre tour de poser des questions, notamment sur le caractère missionnaire d’une vie religieuse qui nous semble pourtant en-dehors du monde, et de solliciter des conseils de la part des carmélites pour notre cheminement vers le sacerdoce. Détermination sans impatience, joie, attachement au Christ dans la prière, abandon à l’action de l’Esprit, amour de l’Eucharistie, attention à ne pas atrophier une part de nous-mêmes, notamment la masculinité et la paternité, telles sont les pierres de touche d’une vocation à devenir prêtre selon les sœurs. Enfin, pour clore le partage, nous allons chacun offrir une rose à la carmélite de notre choix et nous confier à sa prière en échange de notre engagement à prier pour elle. Puis nous nous quittons après la prière des complies vécue tous ensemble. Instants rares, précieux, inoubliables…

Témoignage de Vincent R

 

Pèlerinage de début d’année à Lisieux

Les pères qui nous accompagnent ont décidé de nous emmener à Lisieux, pour le lancement des fêtes thérésiennes. Trois jours d’intégration, trois jours dans les pas de sainte Thérèse à la suite de Jésus : bienvenue chez les petits…

Sur le chemin qui nous conduit vers Lisieux, nous faisons halte à Villedieu-les-Poêles où nous visitons la fabrique de cloches Cornille-Havard. Outre l’essentiel au sujet des techniques de fonderie, nous apprenons beaucoup sur la signification religieuse d’une cloche et nous sommes touchés de percevoir la ferveur entourant la naissance d’une telle œuvre d’art. Cependant l’objet n’est pas célébré pour lui-même ; impressionnant bourdon ou modeste clochette, il résonne de l’appel de Dieu au rassemblement de son peuple pour toutes les circonstances de la vie ici-bas.

Arrivés à Lisieux, nous faisons la connaissance du P. Pascal, chapelain de la basilique, notre guide durant ces trois jours de fêtes thérésiennes. Il nous mène chez les Oblates de sainte Thérèse où nous logeons : accueil cordial et discret. Puis vient le temps du pèlerinage sur les pas de la « petite » Thérèse. A travers un film retraçant les grandes étapes de son existence comme sur les lieux-mêmes où elle a vécu, nous saisissons mieux ce qui fait d’elle une sainte, si aimée et par tant de personnes : la simplicité de sa vie, son humilité vraie face aux événements du quotidien, fussent-ils les moindres, et sa confiance inébranlable dans l’amour de Dieu forment les divers éléments d’une spiritualité à la fois dense et accessible à tous, loin des clichés mièvres qui la caricaturent.

Après le dîner servi par les Travailleuses missionnaires, nous nous apprêtons à suivre la procession des reliques de sainte Thérèse du carmel à la basilique. Pour certains d’entre nous, le moment se charge d’une émotion particulière : on leur demande de porter le reliquaire. Là encore, pas de superstition déplacée mais une grande révérence envers une aînée dans la foi, qui nous précède sur la route qui mène à Dieu.

Témoignage de Vincent R