Notre année de fondation spirituelle s’acheva par le désormais traditionnel pèlerinage de fin d’année. Cette fois-ci, direction le Morvan, ses collines verdoyantes, ses lacs, ses nombreux ruisseaux et ses quelques habitants.
Nous partîmes de la ville de Poil, à hauteur d’Autun, pour un périple de 6 jours de marche suivi d’un jour de repos, dans la plus pure tradition biblique. Notre chemin suivit patiemment le GR 13 sur un peu plus de 120 km.
Dès la première étape, le parcours nous mettait dans le bain en offrant une arrivée à 900 m d’altitude, point culminant du Morvan et de notre périple. Ce point d’étape laissait espérer un point de vue sur le paysage environnant propice à la méditation mais les moustiques en avaient décidé autrement. En fait de tranquille contemplation ou de paisible vie fraternelle, c’est dans l’épreuve contre cet agresseur imprévu qu’il nous fallut faire face. Malgré quelques séquelles, nous sortîmes vainqueur de la bataille armés de divers spray et crèmes anti-bestioles. Il y eut un soir, il y eut un matin…
Le lendemain, un léger écart du GR pour mieux profiter des gorges de la Canche se transforma en petite aventure pittoresque pour terminer selon un scenario complètement rocambolesque. Avez-vous déjà descendu une montagne à dos de pipeline plongeant vers une centrale hydroélectrique ? C’est le moyen qui nous permit d’arriver à l’heure au rendez-vous de midi où nous attendaient le Père Olivier et Joseph, intendant et logisticien hors-pair de l’équipe. L’après-midi, plus calme permit de pérégriner en silence et de méditer sur les textes proposés par le carnet de route rédigé au préalable par Hervé. Le soir, l’étang artificiel du camping municipal d’Anost permit un peu de délassement.
Le troisième jour nous mena au bord du lac des Settons, magnifique lac artificiel de 367 ha. Si vous voulez en savoir plus, vous pouvez demander un point touristique à Damien notre guide. Et en patois local, s’il vous plaît. Mais arrêtez-le avant qu’il ne vous branche sur les tacots du Morvan ou sur le transport régional du bois de chauffage…
Direction Dun les places pour le 4ème jour. A noter : le saut du Gouloux ! Une ravissante cascade perdue dans les bois.
Le cinquième jour nous fit sortir du GR 13 pour prendre la direction de l’abbaye bénédictine de la Pierre qui vire, au-delà du lac de St Agnan. C’est à l’abbaye que nous passâmes une nuit dans un lit, utile avant la dernière journée parcourue en solitaire pour ceux qui le désiraient.
Effectivement, après un rapproché-voiture de quelques kilomètres consécutif à notre détour, c’est dans le silence et sous un soleil de plomb que nous gravîmes les derniers coteaux avant de déboucher sur la majestueuse colline de Vézelay au sommet de laquelle trône la fameuse basilique romane Ste Marie-Madeleine. Mais auparavant, il fallut retrouver les deux d’entre nous qui avaient choisi la fraîcheur d’une descente de la cure en radeau (comprendre matelas gonflable) plutôt que la chaleur écrasante du GR serpentant au milieu des vignes fort bien exposées… La jonction se fit à Saint-Père, village situé au pied de la colline et accueillant une église gothique valant le détour, en guise d’introduction à Vézelay.
Le septième jour fut celui de la visite de la basilique, guidée par une sœur des fraternités monastiques de Jérusalem qui animent les lieux. L’après-midi, la rencontre avec un moine de ces mêmes fraternités nous permit de mieux connaître leur charisme, avant le grand retour vers Saint-Pern et la clotûre de l’année.