Des pieds de plombs aux pieds de plumes. (Retraite de saint Ignace).

Trente jours de retraite selon les exercices spirituels de Saint Ignace, quel image austère ça donne lorsque en début d’année on nous annonce que c’est dans le projet de l’année à la Maison Charles de Foucauld… Tout d’abord, ma première réaction a été de me dire que ce cher Saint Ignace aurait dû se casser une jambe avant d’écrire ces fameux exercices, mais, malheureusement, c’est parce qu’il s’est cassé une jambe à la guerre qu’il s’est converti et qu’il les a rédigés… Nous sommes donc partis dans trois lieux (deux à côté de Lyon et un à Aix en Provence) dans le but de passer un mois afin de vivre ces exercices. Arrivé dans l’un de ces lieux, une seule chose me trottait dans la tête : « vivement dans trente jours !». Les exercices commencent, nous apprenons l’oraison sur différents textes de l’ancien testament, puis, arrive la première semaine ou nous commençons à méditer sur le péché, qu’est ce que c’est dur lorsqu’on ne commet pas de péchés, mais surtout quand on est arrivé avec des pieds de plombs, et pourtant, l’envie de continuer était au rendez-vous. La deuxième semaine, c’est l’Incarnation, vaste sujet qui permet de pencher notre regard sur le Christ qui s’est fait pauvre, belle leçon pour nous, non ? Puis, elle se continue sur les Mystère de la vie publique du Christ du baptême à Jérusalem. La troisième semaine, c’est la Passion, on remarque alors que le Christ est non seulement né pauvre, mais en plus de ça, par amour pour nous, il mourra sur le bois de la croix comme un esclave ! La quatrième semaine, ce sera la Résurrection.

Tout cela pour dire que lorsqu’on arrive en trainant des pieds, en se disant « ce sera nul », en grognant, c’est qu’on ne sait pas encore que quelque chose dans notre vie va changer ! Bien sur, le silence est de rigueur, mais il y a un accompagnateur spirituel qui est la pour aider, et si à l’image du Christ on choisit d’être humble et donc on ose se confier en vérité, alors tout se passe bien !

Benoît ROLAND-GOSSELIN

L’art d’accueillir

Qui est ma mère? Qui sont mes frères?” Voilà avec quelle phrase un jeune qui réfléchit à être prêtre aurait pu accueillir sa famille. Et pourtant … Pourtant, aucun de nous n’a osé plagier autant le Christ. Au contraire, nous avons tous dressé la table d’un banquet de fête, nous avons tous préparé des festivités comme le Père du fils Prodigue. Mais, à Saint-Pern, ce n’est pas le fils qui retourne auprès de son Père, mais les familles qui viennent visiter l’enfant en exil.

Le premier accueil partagé est celui de l’eucharistie. Les retrouvailles se font dans l’unité de la prière, en Eglise et dans l’église. C’est une belle image que d’être soutenus par une congrégation et des familles qui, avec nous prient pour nos vocations.

Si la table Eucharistique de monseigneur Marcus est, à Saint-¨Pern, réputée, la table de déjeuner de sœur Christiane l’est aussi ; et la rencontre pieuse et spirituelle d’une Eglise universelle s’est prolongée dans la joie d’une restauration. Rires, rencontres, discussions et échanges résonnent encore sur les panneaux anti-bruit de la salle à manger.

Pour toutes les familles ce temps de rencontre et d’échange, était aussi un temps de découverte. Découverte de nos évolutions : perte ou gain de poids, nouvelles coupes de cheveux,… mais surtout évolutions spirituelles : nos joies, nos rires, notre piété.

C’est aussi notre environnement qu’ils ont pu découvrir : chambres, salle de cours, chapelle, salle de sport et de communauté. Les mères les plus attentives ont remarqué les traces de poussière oubliées, les plus strictes ont inspecté les chambres, les plus attentionnées ont réapprovisionné les réserves de chacun!

Une journée dans une maison de propédeutique se finit toujours par une prière, ici, celle des vêpres qui l’ont conclue pieusement. Le temps de cette liturgie, nos familles se sont plongées dans notre vie quotidienne que rythment la prière et le silence.

Enfin, une journée chez les petites sœurs des pauvres s’achèvent toujours par une collation conviviale. Quelle impression a-t-elle pu laisser ? De ne pas être loin du village d’Astérix, parce que à Saint-Pern comme chez les gaulois, les aventures se finissent toujours par un banquet.

Antoine MEUNIER