Visiter les malades : se donner et recevoir.

« Montrez-vous compatissants, comme votre Père est compatissant. » (Saint Luc 6, 36-37)

Voilà bien ce à quoi nous sommes appelés à vivre pendant cette année. Chaque mercredi, nous partons visiter les personnes âgées à « Ma Maison », maison de retraite des petites sœurs des pauvres, ou bien les malades à l’hôpital au sein de l’aumônerie catholique de l’institution.

Là, où nous allons, nous pouvons rayonner auprès de ces personnes qui sont dans la souffrance et la solitude. Deux par deux, ou seul, nous frappons à une porte, entrons, et parfois, les personnes sont touchées par cet échange de regards. Nous voyons de près la faiblesse de l’être humain dans la maladie ou la solitude.

Il y a des moments d’une telle puissance que l’on en est saisi au plus profond de son être. « Seigneur donne nous un cœur de chair », il est vrai que cette phrase sonne juste car il faut accueillir la personne âgée ou malade avec ses limites… pour mieux accepter les nôtres !

Les visites à « Ma Maison » sont plutôt libres et nous pouvons nous organiser comme nous le voulons. Pour ce qui est du témoignage de foi, dans les maisons de retraite des petites sœurs des pauvres, c’est assez facile puisque nous avons souvent des personnes croyantes en face de nous. Les imprévus ne sont pas tellement nombreux si bien que d’une fois à l’autre, la confiance s’établit peu à peu.

Ceux d’entre nous qui sont envoyés dans les hôpitaux côtoient une multitude de personnes : jeunes ou vieux mais aussi croyants ou non. Parfois, dans certaines de ces situations, témoigner de ses convictions est une réelle difficulté. Mais on ignore quels sont les fruits de ces rencontres : sans le savoir, des personnes loin de la foi ont sans doute pu être touchées.

Les visites durent cinq à dix minutes en moyenne suivant les personnes, et suivant le besoin de réconfort, de confidence, de questionnement. Il peut nous arriver de « guetter » ce moment particulier où le cœur de l’autre s’ouvre et se confie.

Quelle n’est pas ma joie quand une personne plutôt de mauvaise humeur finit par vous sourire et qu’elle se confie à vous dans une grande vérité ! C’est cela la visite des malades : rejoindre les personnes là où elles sont avec leurs joies et leurs peines. Le Seigneur nous donne réellement de belles grâces.

 

Emeric de BAGLION