Pâques… Quelle fête pour nous chrétiens ! Comment penser une telle chose ? Il nous est certes facile aujourd’hui d’admettre qu’une personne qui, apparemment, n’était pas plus surnaturelle que notre voisin, vienne à ressusciter il y a 2000 ans… Et pourtant, lorsque l’on prend le temps d’essayer de comprendre ce moment tout de suite notre intelligence est saturée par de nombreuses questions auxquelles toute la bonne volonté humaine ne suffit pas pour y répondre : pourquoi est-Il mort pour nous ? Pourquoi a-t-Il choisi la Croix ? Pourquoi à ce moment là précis de l’histoire ? Pourquoi parmi le peuple juif ? Pourquoi a-t-Il attendu trente ans avant de commencer à annoncer Son Royaume ? Pourquoi ne se manifeste-t-Il pas de nouveau aujourd’hui ? Pourquoi les apôtres ont-ils abandonné Jésus ? Pourquoi tout cela ? et même, pourquoi nous a-t-Il créé si c’est pour venir souffrir pour nous racheter ? Ainsi, nous comprenons bien que cela nous dépasse ; pourtant nous mettons un nom à cet acte, un nom qui finalement nous permet quelques fois de nous cacher derrière pour ne pas nous embêter à chercher réponse à tout cela : c’est un mystère.
Mystère du calvaire dit un hymne ancien, mystère de Pâques. Oui, mais un mystère d’Amour, un Amour infini, un Amour qui, à la fois nous dépasse et à la fois auquel nous avons part. Un Amour qui peut tout, qui veut tout, qui nous est donné et qui nous appelle. C’est pour pénétrer un peu plus dans ce mystère d’Amour que la Maison Charles de Foucauld s’est rendu à l’abbaye de Mondaye en Normandie pour vivre la fin de la Semaine Sainte. Là, nous avons passé trois jours du jeudi Saint après-midi au dimanche de Pâques midi à vivre à l’écart les offices et les célébrations de ce temps si riche. Aidés par une belle Liturgie et un cadre magnifique d ‘architecture monastique et de silence, nous avons pu vivre chacune des célébrations que nous propose l’Eglise. Ces trois jours furent intenses malgré le froid et l’humidité et, pour beaucoup d’entre nous, ce fut la première fois que nous vivions ce temps dans une communauté. Ainsi, après trois jours de jeûne, de prière, d’adoration, d’offices, d’attente en union avec toute l’Eglise, nous avons pu nous écrier dans la Joie du dimanche de Pâques : Christ est Ressuscité, Alléluia !! Il est vraiment Ressuscité !
Benoît SIMMONEAUX