Un mois à la maison Bernadette dans une cité de Marseille

Voulez-vous me faire la grâce de venir ici?

La Maison Bernadette à Marseille
La Maison Bernadette à Marseille

Il est difficile de trouver les mots justes pour parler de la maison Bernadette. En plein coeur de la cité des lauriers, dans les quartiers nord de Marseille, cette maison est folie pour l’homme et sa-gesse pour Dieu ! Ecole du service, école de fraternité au sens le plus large, école de l’humilité, école de l’abandon entre les mains du Père, la maison Berna-dette est avant tout une claque pour quiconque tente l’aventure. En me rendant à Marseille, je pensais me donner ; j’ai avant tout appris à tendre les mains pour recevoir chaque jour les grâces que le Seigneur fait pleuvoir dans cette maison. Ceux que ce monde appelle les pauvres, les petits, possèdent des richesses insoupçonnées, c’est une source qui fait prendre conscience à qui-conque ouvre les yeux qui est réellement le pauvre et le petit… Le soutient scolaire avec les enfants de la cité, la vie de paroisse de banlieue, la rencontre des sans-domicile, les visites dans les familles, la vie fraternelle avec les membres de la maison sont autant d’occasions qui m’ont été données de rencontrer le Christ, d’approfondir ce qu’était pour moi le prochain, et de comprendre à quel point la rencontre du frère me fait grandir dans ma foi. La vie spirituelle est le fonde-ment de la maison et fait d’elle un lieu de paix où quiconque passe, se sait aimer. C’est d’ail-leurs l’une des premières choses qui m’a été dite en arrivant à la maison : « toute l’énergie que l’on donne ici, on la puise dans la prière et surtout dans l’Eucharistie ». Et de fait, la liturgie des heures, la Messe, l’adoration et le chapelet quotidien qui rythment la vie de la maison, sont indiscutablement le carburant des coeurs.
Vivre le mois dans ce cadre, m’a permis de toucher, un peu, la réalité sociale, humaine et religieuse d’un « monde » dont j’ignorais tout et quelle joie ! Sortir de soi pour aller à la rencontre du frère, s’enrichir de nos différences, accueillir son histoire comme un cadeau qui m’invite parfois à la joie parfois à la compassion, accepter que ce que nous faisons n’est qu’une goutte d’eau mais tout faire pour que cette goutte ne manque jamais, toutes ces choses m’ont permis de contempler la beauté de l’Eglise en mission.

Pierre de Sorbay